JOAQUIN SABINA (ESPAGNE)

Joaquin Sabina joue sur une guitare Alhambra à corps étroit et cordes en acier, spécialement construite pour lui par notre luthier Javier Mengual en janvier 2025.

Joaquín Sabina est le chanteur et poète dont la figure a transcendé la catégorie du mythe populaire grâce à une œuvre artistique qui a universalisé la vision irrévérencieuse et passionnément belle de la vie à travers sa nocturnalité perfide, son amour fiévreux et son chagrin d'amour absolu. Des vers et des strophes qui sentent la sincérité éhontée et qui effleurent les utopies et les libertés ont fait de lui une figure incontournable de la musique contemporaine et de la poésie de rue en espagnol.

Maître du récit chanté, bon vivant incorrigible, rockeur dans l'âme et auteur-compositeur-interprète de métier, Joaquín Ramón Martínez Sabina est né à Úbeda (Jaén, Espagne) en 1949. Il fut un lecteur vorace dès son adolescence, lorsqu'il écrivit ses premiers poèmes et participa à un jeune groupe de rock. Durant ses années universitaires, il participe au mouvement étudiant contre le régime, une période qui culmine avec son exil volontaire à Londres, où il écrit ses premières chansons, jusqu'à son retour en Espagne en 1977.

Installé à Madrid en citadin impénitent, il alterne la sortie de ses premiers albums solo avec des concerts à La Mandragora (avec Javier Krahe et Alberto Pérez) et la composition de chansons pour d'autres artistes. Depuis, il a sorti dix-sept albums studio, dont plusieurs constituent des chapitres essentiels de l'histoire de la musique populaire espagnole, comme Juez y parte (85), Física y química (92), 19 días y 500 noches (99) ou Vinagre y rosas (09), parmi lesquels se distinguent également ses collaborations avec Fito Páez et Joan Manuel Serrat. À cette discographie capitale s'ajoutent sept albums live et un livre audio de poèmes récités qui, avec différentes compilations, ont accumulé plus de dix millions d'albums physiques vendus tout au long de sa carrière et plus de deux milliards de flux audio. Depuis le milieu des années 80, devenu un artiste d'une immense popularité et d'un immense pouvoir d'attraction, il a entrepris d'innombrables tournées qui ont traversé presque tous les pays américains, y compris les salles et festivals les plus prestigieux tels que l'Auditorium national du Mexique, le Luna Park de Buenos Aires et la Viña del Mar chilienne, entre autres. Il s'est également produit dans des salles européennes légendaires comme le Royal Albert Hall de Londres et l'Olympia de Paris.

Parallèlement, Joaquín Sabina a développé une carrière littéraire qui a débuté avec le recueil de chansons, financé de sa poche, Memoria del exilio (76), suivi une décennie plus tard de De lo cantado y sus margens, dans une phase qui se conclut par la compilation de ses chansons Con buena letra (à l'origine de 2002 et augmentée deux fois). Sur le plan purement poétique, il convient de souligner le recueil de sonnets Ciento vuela de catorce (01), publié dans la collection Visor de Poesía et qui a marqué une étape importante dans la publication de poésie en espagnol en raison de son grand lectorat, ainsi que les trois recueils de vers parus dans des publications auxquelles il a collaboré : Interviú, Público et plus récemment Tinta Libre, d'où sont respectivement issus Esta boca es mía (05), El grito en el suelo (12) et En román paladino (18) . Sa bibliographie est complétée par la correspondance A vuelta de correo (07), qui comprend des lettres à des personnalités telles que le sous-commandant insurgé Marcos et le poète José Hierro, et deux recueils contenant des dessins et des fragments inachevés de poèmes et chansons : Muy personal (13) et Garagatos (16), un livre collector publié par Artika en édition limitée. Par ailleurs, des dizaines de biographies de sa vie ont été publiées, ainsi que de multiples études sur son œuvre poétique et musicale.